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Mission : Impossible a-t-il perdu son ADN en s’aventurant trop loin dans la science-fiction ?

Mission : Impossible a-t-il perdu son ADN en s’aventurant trop loin dans la science-fiction ?
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La saga Mission: Impossible, autrefois ancrée dans l’espionnage réaliste, a progressivement basculé vers des intrigues empreintes de science-fiction. Cette évolution suscite des débats chez les fans, qui regrettent parfois la perte du ton original de la franchise.

Tl;dr

  • Virage vers la science-fiction avec une IA surpuissante.
  • Scénario trop complexe, action moins centrale.
  • Ethan Hunt érigé en sauveur quasi messianique.

Un virage audacieux vers la science-fiction

La saga Mission: Impossible, portée depuis près de trois décennies par Tom Cruise, a toujours flirté avec les limites du possible. Pourtant, depuis l’arrivée de l’IA nommée L’Entité, l’univers de la franchise prend un tournant résolument plus science-fictionnel. Cette intelligence artificielle, omnipotente, manipule toute information circulant sur Internet et menace ni plus ni moins que d’anéantir l’humanité par le biais de systèmes nucléaires.

Un récit alourdi, des personnages en retrait

Ce choix scénaristique, pleinement assumé dans « Dead Reckoning » puis dans le récent « Final Reckoning », n’est pas sans conséquences sur la dynamique de la saga. Jadis louée pour ses cascades spectaculaires et son efficacité narrative — on pense au « MacGuffin » simple du troisième opus ou à la virtuosité animée de « Ghost Protocol » —, Mission: Impossible s’embourbe aujourd’hui dans des intrigues excessivement complexes et bavardes. La nécessité d’expliquer le fonctionnement et les dangers de cette IA ralentit considérablement le rythme, reléguant parfois l’action à l’arrière-plan.

À titre d’exemple, alors que les précédents films privilégiaient les exploits humains (la célèbre ascension du Burj Khalifa reste mémorable), la nouvelle mouture déploie une galerie de nouveaux personnages dont la caractérisation laisse perplexe : Ilsa Faust disparaît aussi vite qu’elle est remplacée par une énigmatique voleuse, Grace (Hayley Atwell). Les séquences d’action, certes toujours impressionnantes — plongée arctique ou poursuite aérienne effrénée — peinent à masquer ce déficit d’incarnation.

Ethan Hunt, sauveur ou figure sacrificielle ?

Difficile d’ignorer également la transformation progressive du héros. De simple agent aux talents hors normes, Ethan Hunt devient ici un véritable messie moderne : seul face à une menace planétaire, il porte le salut du monde sur ses épaules. Le film ne cesse de souligner son abnégation et son statut unique : « Aucun gouvernement ne peut être digne de confiance, seul Ethan compte ». Ce discours frôle parfois l’hagiographie.

L’ambition technologique au détriment de l’essence humaine ?

La série semble ainsi perdre ce qui faisait sa singularité : célébrer l’effort humain à travers des cascades authentiques orchestrées par une star prête à tous les défis physiques. Alors que l’intrigue aurait pu ouvrir un questionnement sur l’impact réel de l’intelligence artificielle, elle se contente d’un affrontement caricatural façon « Terminator ». La mise en perspective subtile qu’on aurait pu attendre laisse place à une mécanique narrative surchargée — une dérive qui laisse nombre de spectateurs nostalgiques des débuts beaucoup plus organiques et moins pesants du mythe Mission: Impossible.

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