Les raisons derrière l’arrêt de GLOW par Netflix après trois saisons

La série GLOW, qui racontait l’univers du catch féminin dans les années 1980, s’est arrêtée brusquement après trois saisons sur Netflix, malgré un succès critique. Cette décision a surpris de nombreux fans et laissé des questions en suspens.

Quand le catch féminin conquiert le grand public

En janvier 1984, Hulk Hogan s’empare du titre mondial de la Worldwide Wrestling Federation, marquant un tournant historique. Ce moment, associé à l’apparition du fantasque Captain Lou Albano dans le clip de Cyndi Lauper, « Girls Just Want to Have Fun », propulse le catch américain dans une nouvelle ère : celle d’un phénomène pop, bien au-delà des cercles d’initiés. Très vite, les ligues concurrentes comme la NWA, soutenue par Ted Turner, ou encore l’AWA, cherchent à surfer sur cette vague.

L’épopée singulière des Gorgeous Ladies of Wrestling

Dans cette effervescence, une initiative va particulièrement marquer les esprits : la naissance des Gorgeous Ladies of Wrestling (GLOW). Fondée par David McLane en 1986, cette ligue cible un public jusqu’alors oublié : les fans féminines de catch. La majorité des participantes viennent du monde du spectacle ; elles apprennent sur le tas les rudiments de ce sport spectaculaire. Mais c’est justement l’aspect théâtral assumé qui séduira : GLOW ose un mélange inédit d’émotions, de personnages hauts en couleur et de récits captivants.

Une série Netflix culte, puis brutalement stoppée

Cette histoire inspirera plus tard la série « GLOW » sur Netflix. Imaginée par les créatrices de « Nurse Jackie », avec le soutien de Jenji Kohan, déjà derrière « Orange is the New Black », elle séduit immédiatement critiques et spectateurs. Entre humour piquant et drames poignants — notamment sur l’impact du sida dans la communauté queer — le show met en lumière la force des amitiés féminines et révèle des actrices telles que Betty Gilpin, Alison Brie, ou encore Marc Maron. En trois saisons, « GLOW » récolte pas moins de 18 nominations aux Primetime Emmy Awards.

Or, alors que tout semblait réuni pour une quatrième saison triomphale — dont le tournage avait déjà commencé — un coup d’arrêt imprévu frappe la production.

Pandémie mondiale et frustration collective

Mars 2020 : la crise sanitaire liée au Covid-19 bouscule toute l’industrie audiovisuelle américaine. Si nombre de productions suspendent temporairement leur activité, pour « GLOW », c’est une sentence définitive qui tombe après seulement trois semaines de tournage. Les créatrices expriment leur tristesse face à cette interruption brutale : « C’est un drame national qui doit primer… Mais cela reste douloureux de ne pas revoir ces femmes réunies à l’écran. »

Dans ce contexte inédit, il était question d’un possible film pour conclure la saga. Mais aujourd’hui, six ans après sa dernière diffusion, cet espoir semble définitivement éteint. Ainsi, malgré son aura particulière auprès du public et sa reconnaissance critique, « GLOW » demeure l’un des plus grands rendez-vous manqués du petit écran récent — une injustice difficile à digérer pour ses fans comme pour ses interprètes.