Les nouveaux films d’horreur d’A24 annoncent une évolution majeure pour le genre du cinéma effrayant

Des vidéos virales aux salles obscures, une génération de cinéastes réinvente l’horreur à l’ère du web.
Tl;dr
- YouTube devient un véritable tremplin pour une nouvelle génération de réalisateurs de films d’horreur, créatifs et autodidactes.
- Des talents comme Kane Parsons, les frères Philippou ou David F. Sandberg sont passés du format court en ligne aux grands studios hollywoodiens.
- Ce mouvement confirme la vitalité du genre et montre que l’horreur indépendante, portée par Internet, redéfinit les codes du cinéma traditionnel.
Un vivier de talents : YouTube, tremplin inattendu du cinéma d’horreur
Le paysage du cinéma d’horreur connaît actuellement un bouleversement silencieux. Alors que le genre a toujours été synonyme de créativité et de débrouillardise, une nouvelle génération de cinéastes émerge… depuis les tréfonds de YouTube. La plateforme se révèle plus que jamais un terrain fertile pour des auteurs capables d’innover avec peu de moyens et beaucoup d’imagination.
Prenez l’exemple frappant de Kane Parsons. À seulement 19 ans, ce jeune réalisateur va signer son premier long-métrage avec le très respecté studio A24, en collaboration avec la société Atomic Monster de James Wan. Son film, intitulé « The Backrooms », sera porté par les acteurs Chiwetel Ejiofor et Renate Reinsve, même si l’intrigue reste pour l’instant confidentielle. Fait marquant : Parsons devient le plus jeune cinéaste à travailler sous la bannière d’A24. Pourtant, il n’est pas sorti de nulle part : sa série à succès The Backrooms a été lancée alors qu’il n’avait que 16 ans sur sa chaîne Kane Pixels — une ascension fulgurante qui force le respect dans un secteur réputé difficile d’accès.
L’influence grandissante des créateurs en ligne sur Hollywood
Ce phénomène n’est pas isolé. On observe un nombre croissant d’artistes passant du format court sur internet à la réalisation de longs-métrages en salle. Parmi eux :
- Danny et Michael Philippou, révélés grâce à leur chaîne RackaRacka, ont conquis les écrans avec Talk to Me, avant d’obtenir le feu vert d’A24 pour un second volet.
- David F. Sandberg, alias ponysmasher, a vu son court-métrage Lights Out adapté au cinéma par Warner Bros., puis s’est illustré dans des franchises telles que Annabelle: Creation ou encore Shazam!.
- Curry Barker, dont le film indépendant Milk & Serial réalisé avec seulement 800 dollars, commence lui aussi à attirer l’attention des producteurs américains.
L’engouement ne s’arrête pas là : certains créateurs continuent même de partager astuces et analyses sur la réalisation cinématographique via leurs chaînes.
Skinamarink : l’avant-garde horrifique propulsée par le web
Impossible de passer sous silence l’impact retentissant de Skinamarink, réalisé par Kyle Edward Ball. D’abord connu pour ses vidéos oniriques sur la chaîne Bitesized Nightmares, Ball est passé au long format avec une œuvre dérangeante et minimaliste. Tournée dans sa propre maison, cette expérience visuelle est rapidement devenue virale après avoir circulé illégalement sur internet – signe du pouvoir viral dont jouit aujourd’hui la scène indépendante.
Ce parcours confirme une intuition : grâce à YouTube, le genre horrifique se démocratise et s’ouvre aux voix singulières. Comme me glissait récemment un producteur : « C’est toute une génération qui invente ses propres codes… et impose ses cauchemars au grand public. »
Et demain ?
Difficile de ne pas ressentir une certaine impatience face à cette effervescence. Les prochaines années pourraient voir éclore bien d’autres talents venus du web — autant dire que l’horreur indépendante n’a sans doute pas fini de nous surprendre.
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