« Les Dents de la mer » : Une suite comique étonnante au film de Spielberg a failli voir le jour

Le célèbre film de Steven Spielberg, Les Dents de la mer, a failli connaître une suite inattendue aux accents comiques. Un projet surprenant qui, s’il avait vu le jour, aurait radicalement changé l’image de ce classique du cinéma.
Tl;dr
- Un « Jaws » parodique a failli voir le jour.
- Le projet s’est heurté à des divergences créatives.
- Ce concept aurait pu influencer les franchises futures.
Une suite parodique à Jaws, projet avorté d’Hollywood
Quand on évoque « Jaws », impossible de ne pas penser à l’impact colossal du film sur le cinéma. Mais derrière la légende, l’histoire de sa suite méconnue, un projet déjanté baptisé « Jaws 3, People 0 », révèle une autre facette de Universal Pictures.
Après avoir marqué les esprits et ouvert la voie à tout un sous-genre du « animal attack », le studio s’est interrogé sur la meilleure manière de poursuivre l’aventure, alors que le marché croulait déjà sous les imitations plus ou moins inspirées.
Des ambitions décalées pour une franchise culte
Dans cette effervescence post-Jaws, les producteurs Richard Zanuck et David Brown sont séduits par une proposition inattendue : faire de la troisième itération une comédie. C’est lors d’une conversation informelle avec Matty Simmons, figure de proue du National Lampoon, que naît l’idée loufoque d’un film pastiche, où l’auteur original, Peter Benchley, disparaîtrait mystérieusement dans sa propre piscine…
La blague fait mouche. Enthousiasmés, Zanuck et Brown accélèrent la préproduction et embarquent plusieurs noms prometteurs : les scénaristes Tod Carroll et un certain John Hughes (pas encore la star qu’il deviendra), sans oublier le réalisateur Joe Dante, fraîchement repéré pour son travail sur « Piranha ».
L’audace freinée par des conflits internes
Décors en construction, casting en cours — avec même Bo Derek envisagée — tout semble prêt pour propulser ce projet satirique. Mais rapidement, des divergences fondamentales émergent : l’équipe du National Lampoon milite pour une comédie irrévérencieuse classée R, tandis que Zanuck et Brown préfèrent un film familial grand public. Incapables de s’accorder sur la tonalité à adopter, les parties finissent par jeter l’éponge.
Simmons se montre lucide : « Ils ont dû choisir entre moi et Spielberg… Je pense qu’ils ont fait le bon choix. »
L’héritage d’une suite fantôme : un jalon manqué ?
Ironie du sort : si ce pastiche ne vit jamais le jour, il aurait pu ouvrir la voie à un nouveau modèle dans l’industrie hollywoodienne — celui de la franchise auto-parodique. Ce que « Jaws 3, People 0 » n’a pas osé faire en son temps sera repris quelques années plus tard dans divers grands noms du genre horrifique : de « Scream » à certains épisodes de « Freddy » ou « Chucky », le détournement des codes deviendra une arme redoutable pour renouveler les sagas fatiguées.
Finalement, derrière ce rendez-vous manqué se cache peut-être un basculement discret mais déterminant dans la façon dont Hollywood pense ses suites aujourd’hui – entre prudence industrielle et envies subversives.