Le film Fountain of Youth d’Apple TV+ face au même écueil que le film Uncharted ?

Le nouveau film « Fountain of Youth » sur Apple TV+ rencontre le même écueil que l’adaptation cinématographique d’Uncharted : malgré un potentiel narratif évident, l’histoire souffre d’un manque d’originalité et peine à se démarquer.

Une recette connue, mais sans saveur

S’il y a bien un filon que le cinéma n’a jamais cessé d’explorer, c’est celui des chasses au trésor perdu. Les ingrédients sont toujours les mêmes : une quête épique, quelques indices mystérieux disséminés à travers le monde, et la promesse d’un artefact mythique. Pourtant, avec « Fountain of Youth », la nouvelle production de Guy Ritchie pour Apple TV+, ce cocktail s’avère étonnamment insipide. En dépit de décors spectaculaires – la Pyramide de Gizeh, la Bibliothèque nationale autrichienne – l’aventure menée par les deux héros, Luke (John Krasinski) et Charlotte (Natalie Portman), manque cruellement d’urgence et d’âme.

L’absence flagrante de thématique forte

Difficile d’ignorer que derrière chaque film du genre se cachent généralement des réflexions sur l’histoire ou la convoitise humaine. Là où certains classiques comme « The Treasure of the Sierra Madre » interrogeaient la nature du désir ou du pouvoir, ici rien ne vient nourrir la quête centrale. Le MacGuffin de cette histoire – la légendaire Fontaine de Jouvence – reste désespérément vide de sens ; les motivations qui poussent Luke et Charlotte à risquer leur vie semblent factices, leurs passés évoqués sans consistance. Même la mystérieuse organisation censée protéger le secret du siècle est traitée par des allusions floues autour d’Eiza González, tandis qu’aucune tension réelle ne s’installe.

Narration poussive et mécanique bien huilée… mais rouillée

Là où le bât blesse davantage encore, c’est dans l’écriture elle-même. On assiste à une succession de dialogues explicatifs maladroits ; les disputes entre frère et sœur deviennent vite répétitives. Les rares moments censés relever le rythme s’enlisent dans une action prévisible, sans jamais susciter d’émerveillement ou même simplement de plaisir coupable. Quelques motifs récurrents apparaissent :

• Humour forcé et exposition laborieuse.
• Difficultés personnelles des personnages martelées sans nuance.
• Séquences d’action manquant cruellement d’inventivité.

L’espoir d’une suite plus inspirée ?

Au terme du film, une ultime séquence laisse entrevoir un nouveau départ pour Luke et Esme, promettant un autre artefact à débusquer aux quatre coins du globe. Pourtant, après ce premier épisode bancal qui échoue à transcender la formule toute faite – on pense à « Uncharted » ou même aux pastiches assumés comme « The Lost City » –, difficile de croire que l’équipe saura redonner vie au genre sans repenser en profondeur sa copie. Pour l’heure, « Fountain of Youth » illustre tristement ce que peut produire l’usure des vieux mécanismes hollywoodiens : beaucoup d’artifice mais très peu de magie.