Le «cabinet noir», les services secrets du Roi-Soleil

Trois siècles avant la NSA et les renseignements généraux, Louis XIV épluchait déjà la vie privée de ses courtisans.
Dès son plus jeune âge, Louis XIV maîtrise l’art subtil du mensonge, de la comédie et de la dissimulation. Après la mort de son père, l’enfant est élevé par son parrain, le cardinal Mazarin. Ce dernier s’est illustré au service de la papauté, menant des campagnes placées sous le sceau du silence le plus absolu –un trait qui va déteindre sur le futur souverain. Abreuvé de machiavélisme, Louis est un marmot discret et taciturne, «assez prudent pour ne rien dire, de peur de ne pas bien dire», observe Madame de Motteville.
Couronné en 1654 –lorsque son règne commence en 1643, il n’a que 5 ans–, le jeune roi procède à des coupes claires au sein des assemblées politiques, s’entourant de seulement quelques conseillers. Il se méfie du nombre: son règne exceptionnellement long –soixante-douze ans– marque l’âge d’or des absolutismes, et les affaires qui l’incriminent sont étouffées. Celui qui s’est autoproclamé «plus grand roi du monde» resserre son emprise sur le continent, non seulement par son mécénat des arts et les nombreuses campagnes militaires qu’il dirige, mais aussi par un service de renseignement étonnamment moderne.
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