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La saison 2 d’Andor relègue injustement dans l’ombre le véritable fondateur de l’Alliance Rebelle

La saison 2 d’Andor relègue injustement dans l’ombre le véritable fondateur de l’Alliance Rebelle
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La seconde saison de la série Andor met de côté la figure fondatrice de l’Alliance Rebelle, négligeant ainsi l’apport essentiel de ce personnage historique à la genèse du mouvement qui s’opposera plus tard à l’Empire.

Tl;dr

  • « Andor » révèle la face sombre de la rébellion.
  • Luthen Rael, fondateur oublié, est effacé par l’histoire.
  • Le show critique la légitimation et les dérives du pouvoir.

Des coulisses troubles pour une rébellion idéalisée

Au fil de sa deuxième saison, « Andor » s’impose comme bien plus qu’un simple dérivé de la saga Star Wars. Derrière ses décors spectaculaires, la série orchestrée par Tony Gilroy dévoile sans fard le prix à payer pour faire vaciller un régime autoritaire. Oubliez l’image d’Épinal d’une alliance pure ; ici, l’ombre des manœuvres politiques et des décisions sacrificielles plane sur chaque victoire.

À mesure que la rébellion se structure — passant d’actes isolés à une véritable alliance organisée autour d’une hiérarchie et d’une base militaire sur Yavin IV —, la série met en lumière un constat amer : bâtir une cause n’est jamais propre. On découvre ainsi que le leadership de Mon Mothma, poussée à sortir de l’ombre, s’accompagne de compromis et de calculs pour façonner une histoire « acceptable ».

Luthen Rael : architecte invisible d’une révolution imparfaite

Parmi les figures marquantes, un nom hante les marges du récit : Luthen Rael. Interprété par Stellan Skarsgård, ce stratège intransigeant ne recule devant aucun sacrifice. C’est lui qui, conscient des enjeux titanesques, accepte de se consumer pour des « levers de soleil qu’il ne verra jamais ». Sa contribution ? Elle se mesure en réseaux tissés dans l’ombre et en ponts dressés entre groupes disparates — mais aussi en portes brûlées derrière lui.

Or, cet engagement total finit par isoler Luthen Rael. Dans un moment clé, il transmet l’information capitale sur l’existence de l’Étoile de la Mort (la fameuse Death Star), sacrifiant tout pour livrer ce secret via Kleya. Pourtant, face à la méfiance des dirigeants rebelles — notamment Bail Organa, prompt à qualifier Luthen de paranoïaque — son héritage s’efface. Pire encore : sa radicalité et son refus du compromis conduisent les siens à le reléguer aux oubliettes.

Légitimation et réécriture : une mémoire sélective

« Andor » interroge frontalement la fabrique du mythe. Pour donner un visage irréprochable à la Rébellion, ses dirigeants effacent méthodiquement les figures jugées trop « dérangeantes ». Dans les derniers épisodes, on assiste ainsi à une opération de communication où Mon Mothma doit incarner le triomphe alors que nombre d’acteurs-clés — Cassian Andor ou Luthen Rael — sont gommés du récit officiel.

La série rappelle au passage que toute révolution porte en elle des luttes intestines et une violence parfois salutaire, souvent cachée. La réalité ? Une histoire tissée de sacrifices anonymes et de dissensions refoulées :

  • Effacement des pères fondateurs dérangeants (Luthen)
  • Mise en avant d’une version édulcorée (Mon Mothma)
  • Difficulté à concilier idéal et nécessité politique

Au-delà du divertissement : miroir contemporain d’un monde troublé

« Andor » s’impose comme un miroir acéré des dérives possibles lorsqu’un mouvement cherche à s’institutionnaliser. Le show interroge avec acuité notre rapport au pouvoir, aux récits officiels… et aux oubliés qui ont bâti dans l’ombre ce que d’autres revendiqueront au grand jour. Le nom de Luthen Rael restera inconnu dans la galaxie… mais c’est bien lui qui a allumé l’étincelle.

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