HBO a refusé l’un des plus grands succès télévisés des années 2000

Dans les années 2000, une série devenue culte a failli ne jamais voir le jour : avant de conquérir le public, ce programme très apprécié avait pourtant été refusé par la chaîne américaine HBO.
Tl;dr
- HBO a parfois refusé des séries devenues cultes, comme Desperate Housewives et Mad Men, qui ont finalement rencontré le succès ailleurs.
- Les contraintes des chaînes traditionnelles ont souvent obligé les créateurs à faire preuve de subtilité et d’inventivité dans leur écriture.
- Malgré ces limites, ces séries ont su s’imposer et entrer dans le panthéon des classiques, prouvant que le succès peut aussi naître du compromis.
Quand HBO rate le coche : ces séries devenues cultes… ailleurs
En matière de séries télévisées, les choix de la chaîne américaine HBO ont souvent façonné l’industrie. La chaîne a su miser sur des productions audacieuses comme The Wire, malgré un succès d’audience modéré à l’époque, ou encore sur le pari risqué de Game of Thrones, alors que personne n’imaginait qu’un univers aussi sombre et complexe pourrait rassembler autant de téléspectateurs. Pourtant, même les géants peuvent se tromper – et certaines décisions continuent de surprendre.
Des paris refusés qui auraient pu changer la donne
C’est ainsi que l’on découvre, non sans étonnement, que plusieurs grands succès n’ont pas trouvé grâce aux yeux des dirigeants de HBO. Prenons par exemple Desperate Housewives. Ce mélange de comédie noire et de drame a été proposé à toutes les grandes chaînes américaines. Si le refus de CBS, NBC, ou encore Fox ne fait pas sourciller, voir HBO et Showtime passer à côté laisse songeur. Après tout, ces chaînes payantes pouvaient se permettre une liberté narrative impensable sur les réseaux traditionnels. On s’amuse donc à imaginer ce qu’une version plus « crue » – dialogues réalistes, sujets plus tabous – aurait donné chez l’un de ces diffuseurs. D’ailleurs, beaucoup regrettent peut-être qu’ABC, alors en perte de vitesse, ait finalement raflé la mise.
L’impact discret mais décisif des contraintes télévisuelles
Cette question du « et si ? » revient souvent dans l’histoire récente du petit écran. Les fans de Twin Peaks, série connue pour sa noirceur masquée sous des dehors policés, ont longtemps fantasmé une version où la censure ne pèserait plus. Certains ont eu un avant-goût avec le retour du show en 2017 sur Showtime. Autre cas emblématique : Mad Men. Matt Weiner, son créateur – qui avait fait ses armes sur The Sopranos pour HBO –, avait pourtant proposé sa nouvelle série à la chaîne premium avant qu’elle ne décline l’offre. Diffusée finalement sur AMC, Mad Men, bien que centrée autour d’un personnage principal rongé par ses démons sexuels, a dû composer sans nudité explicite.
Dans ce contexte, certains avancent que ces contraintes auraient forcé les créateurs à faire preuve d’une inventivité salutaire : allusions plus subtiles, rythmes maîtrisés grâce au format calibré de 42 minutes par épisode… Finalement, les limites imposées par les chaînes généralistes auraient aiguisé leur plume.
Derrière les succès, l’art du compromis créatif ?
Alors que Desperate Housewives a tenu huit saisons et Mad Men sept sans jamais sombrer dans la facilité, une question demeure : leur réussite n’est-elle pas précisément liée à ces obstacles ? Si beaucoup continueront d’imaginer ce qu’aurait donné un traitement plus radical par une chaîne comme HBO, force est de constater que ces deux titres sont entrés au panthéon sériel… en toute autonomie.