Cet épisode de Batman: The Animated Series aurait pu être un film

Un épisode de la série animée culte Batman a connu une genèse originale : il avait initialement été envisagé pour le grand écran avant d’être adapté en format télévisé, révélant ainsi l’ambition de ses créateurs.
Tl;dr
- Dans « Trial » de Batman: The Animated Series, une coalition de criminels jugent Batman pour ses actions, dans un procès rocambolesque à l’asile d’Arkham.
- Initialement prévu comme un film, cet affrontement a été réadapté en épisode unique à cause de la contrainte de format.
- En 22 minutes, « Trial » réussit à captiver avec une narration intense, des personnages emblématiques et un final dynamique où Batman et Janet Van Dorn s’échappent.
Un affrontement au sommet pour Batman
Lorsqu’on évoque les épisodes marquants de la série animée Batman: The Animated Series, certains titres reviennent immanquablement : « Heart of Ice », « Almost Got ‘Im » ou encore « Beware The Gray Ghost ». Pourtant, parmi ces joyaux, « Trial » s’impose avec une audace toute particulière. Dans ce chapitre haletant, une coalition inédite des pires criminels de Gotham prend le contrôle de l’asile d’Arkham, capturant à la fois le justicier masqué et la procureure Janet Van Dorn. Leur but ? Juger Batman pour tous les malheurs qu’il aurait causés à cette galerie de vilains.
Derrière l’intrigue : une ambition cinématographique avortée
Ce qui frappe d’abord avec « Trial », c’est sa densité narrative. Rien d’étonnant : à l’origine, ses créateurs — notamment Paul Dini, scénariste émérite de la série animée — avaient envisagé cet affrontement comme la trame d’un long-métrage. Mais au fil du développement, la production a estimé que cette idée, trop confinée à l’espace clos d’Arkham, manquait de souffle pour le cinéma. Le concept fut alors recentré et adapté en un épisode unique pour la seconde saison, tandis que le projet de film se transformait en ce qui deviendra plus tard « Mask of the Phantasm ».
L’art du concentré narratif
En seulement 22 minutes, l’épisode parvient à orchestrer un procès rocambolesque où se côtoient pas moins de neuf antagonistes majeurs : Joker (juge), Double-Face (procureur), Poison Ivy, Harley Quinn, le Chapelier Fou (Jervis Tetch) et d’autres figures incontournables. Le format court impose son rythme ; ainsi, seules trois véritables dépositions sont présentées. Pourtant, l’essentiel est là : chaque méchant tente maladroitement d’imputer ses dérives à Batman — sauf Harley Quinn, qui remercie ironiquement le justicier pour avoir rencontré son cher « Mister J ».
La défense assurée par Janet Van Dorn s’efforce de démontrer que ces criminels étaient voués à l’illégalité bien avant leur rencontre avec Batman. En guise de conclusion cynique, le Joker annonce sans détour : « Vous avez prouvé que nous sommes responsables… mais nous allons quand même vous éliminer ! »
Un condensé efficace et inoubliable
S’il manque parfois de détails — certaines évasions sont expédiées — la tension narrative ne faiblit jamais. L’acte final laisse place à une séquence d’action échevelée où Batman et Janet Van Dorn renversent méthodiquement leurs adversaires jusqu’à retrouver leur liberté.
À travers ce huis clos animé à toute allure, la série prouve qu’elle sait conjuguer ambition thématique, galerie de personnages cultes et efficacité redoutable — même sans recourir au format fleuve du double épisode. Un pari risqué mais largement réussi pour ce classique indémodable du genre super-héroïque.