Ce que la série Game of Thrones n’a jamais montré

La série télévisée Game of Thrones, adaptée des romans de George R.R. Martin, s’est souvent éloignée du matériau original. Plusieurs choix scénaristiques ont ainsi surpris, voire déçu les lecteurs, en modifiant ou supprimant des éléments clés de l’histoire.

Des écarts majeurs avec l’œuvre de George R. R. Martin

En adaptant les romans de George R. R. Martin, la série télévisée Game of Thrones de HBO est rapidement devenue un phénomène télévisuel mondial, s’installant comme l’une des œuvres les plus discutées et suivies de ces dernières années. Mais, si l’adaptation a su donner vie à l’univers foisonnant de Westeros, elle s’est aussi permis de notables libertés qui continuent d’alimenter le débat parmi les lecteurs et téléspectateurs.

Dès la diffusion des premiers épisodes, certains choix scénaristiques ont marqué une prise de distance progressive par rapport à la trame initiale des romans. Parfois, ces écarts relèvent d’une volonté d’enrichir la narration ; d’autres fois, ils semblent ne répondre qu’à un goût prononcé pour le spectaculaire ou le choc émotionnel.

Lourdes conséquences sur les personnages emblématiques

Certains changements opérés dans la série n’ont pas manqué d’interroger quant à leur pertinence narrative. Ainsi, le destin de Catelyn Stark, arrêtée net lors du tristement célèbre « Red Wedding », diffère profondément entre livre et écran : dans l’œuvre originale, Catelyn ressuscite sous les traits hantés de Lady Stoneheart, figure vengeresse aux allures tragiques que la série a purement et simplement écartée.

Autre exemple frappant : la relation entre Tyrion Lannister et Shae. Là où le roman révèle un Tyrion dévasté cédant à sa colère meurtrière, la série tente d’atténuer sa responsabilité en faisant attaquer Shae la première. Un détour qui nuance le personnage mais dilue son côté sombre, central dans les livres.

Narration simplifiée et violence exacerbée

Les différences se nichent aussi dans les arcs secondaires ou romantiques, parfois retravaillés au détriment de leur complexité originelle. La transformation du mariage entre Sansa Stark et Ramsay Bolton en calvaire sadique en est un exemple notoire : cette intrigue ajoutée par la production ne fait qu’accentuer la souffrance du personnage sans justification solide au regard de l’histoire originale.

Dans ce même esprit, plusieurs scènes consenties dans les romans deviennent des actes sexuels violents à l’écran – notamment celles concernant Daenerys Targaryen ou Cersei Lannister – alimentant ainsi une surenchère de brutalité dont l’intérêt narratif paraît discutable.

Des éléments fantastiques laissés de côté

Enfin, il serait difficile d’ignorer certains oublis notables touchant au surnaturel ou aux mythes fondateurs du récit. Les capacités spéciales des enfants Stark à se connecter avec leurs loups-garous sont passées sous silence (à l’exception du cas bien connu de Bran), tout comme la dimension prophétique des « rêves dragons » chez Daenerys Targaryen après la mort de son frère Viserys.

Pour résumer, si Game of Thrones aura permis à une génération entière de plonger dans les intrigues impitoyables de Westeros, elle aura aussi pris ses distances avec certaines richesses narratives forgées par George R. R. Martin. Un choix artistique qui continue aujourd’hui encore à diviser public et critiques.