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Le gros coup de gueule de Molard

Le gros coup de gueule de Molard
Publié le 22 avr. 2024 à 15:14, mis à jour le 22 avr. 2024 à 13:37
Victime d'une grave chute en début de saison, Rudy Molard a poussé un gros coup de gueule lors d'une discussion ouverte entre coureurs français récemment sur Youtube. Le coureur de l'équipe Groupama-FDJ attend notamment des instances qu'elle sanctionne les comportements dangereux.
Des "gamelles", Rudy Molard, 34 ans, en a prises plusieurs depuis le début de sa carrière. Sa dernière chute en date, très violente et qui lui a occasionné de nombreuses abrasions ainsi qu'une commotion cérébrale, aurait pu être celle de trop pour le coureur de l'équipe Groupama-FDJ, tombé lourdement sur le sol australien lors du Tour Down Under en début de saison.

Au moment de reprendre la compétition, Molard estime qu'il est grand temps de taper du poing sur la table, et c'est précisément ce qu'il n'a pas hésité à faire tout récemment à l'appel du journaliste Colin Bourgeat dans le cadre d'une discussion ouverte sur la chaîne Youtube "La parole aux coureurs" dont le sujet était précisément la sécurité dans le peloton lors de ce début de saison marqué par un nombre impressionnant de chute, avec en point d'orgue celle de Jonas Vingegaard sur le Tour du Pays basque.

Une chute, là aussi très grave, qui a suscité de nombreuses polémiques. Même si Molard le regrette. "Je trouve déplorable qu'il faille attendre que les principaux leaders se mettent out pour lancer le débat", peste l'expérimenté sprinteur français, néanmoins surtout très fâché de voir que rien ne bouge sur le plan de la sécurité des coureurs.

Molard : "C'est comme rouler en short dans sa voiture, ouvrir la porte et sauter"


"J'ai l'impression que nos instances ne font rien du tout. On est un des seuls sports qui ne lutte pas du tout pour notre sécurité alors que l'on fait l'un des sports les plus dangereux qui existent. On descend à 60 ou 70 à l'heure avec un bout de tissu. C'est comme si on roule en short dans sa voiture, que l'on ouvre la porte et que l'on saute, c'est la même chose". Et c'est ce qui amène le vice-champion de France, conscient toutefois que "les organisateurs font déjà beaucoup d'efforts" ("mais peut-être pas assez") à dire qu' "aujourd'hui, il faut agir".

Et sanctionner pour commencer les coureurs au comportement dangereux. "Quand je vois des gars se retourner dans le dernier kilomètre pour chercher leur sprinteur, ça me rend fou. Pareil pour les mecs qui parlent à l'oreillette à 50 à l'heure avec une seule main sur le guidon. Un coup de frein et ils sont par terre. Ce sont des comportements que l'on ne peut plus voir aujourd'hui, qu'il faut identifier et sanctionner, car le nombre de crash est énorme".

Hofstetter : "Le fait ne pas avoir besoin de freiner, c'est un réel problème"


Pour certains des coureurs français présents lors de cette discussion, l'usage excessif de caféine de certains n'y est pas étranger. Guillaume Martin (Cofidis) est de ceux-ci. "L'usage de caféine ou de certaines choses que peuvent prendre certains en quantité peut-être exagérée fait qu'il y a des coureurs qui ne sont certainement pas dans leur état normal pendant les courses" "Même s'il ne faut pas non plus tout mettre là-dessus, car c'est prouvé scientifiquement que cela ne rend pas non plus fou", rappelle Kevin Vauquelin (Arkéa-Samsic), qui cible davantage le comportement d'après-Covid et d'après-freins à disques.

"Il y a vraiment quelque chose sur le matériel qu'il faut que l'on essaye de trouver, de réduire cette vitesse (...) car nous, on va plus vite mais tous les aménagements routiers sont fait pour qu'on roule moins vite. On arrive parfois sur des virages à six de front sur des classiques (...) Le fait de ne pas avoir besoin de freiner est un réel problème, et le comportement est venu progressivement à cause de ça", analyse ainsi Hugo Hofstetter (Arkéa-Samsic), entièrement d'accord avec Molard, comme avec la perspective de passer à un système de cartons jaunes et rouges.

"Oui, il faut sanctionner, c'est une évidence. Les cartons jaunes ou les suspensions (cartons rouges), ça peut-être une très bonne chose". Comme de s'inspirer de ce qu'il se fait ailleurs (Mikaël Cherel). "Il y a beaucoup à s'inspirer d'un sport comme la Formule 1 ou le rugby, où ils ont su mettre en place beaucoup de règles pour protéger les athlètes".
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