Miho Imada brise les traditions japonaises ancestrales en devenant maître-saké. Elle redéfinit ainsi un univers longtemps dominé par les hommes. Une histoire d'audace et de passion.
"Fabriquer un bon saké requiert énormément de connaissances", explique Miho Imada, 61 ans, brasseuse dans la région d’Hiroshima depuis une trentaine d’années. Après un apprentissage de neuf ans, elle a repris les rênes de Fukucho, la brasserie familiale, fondée en 1868. Au Japon, faire du saké, "c’est une science : il faut parvenir à maîtriser les températures pour obtenir la fermentation parfaite."
Maître-saké, une profession qui n'est plus réservée qu'aux hommesAutre difficulté : devenir toji (maître brasseur) est réservé aux hommes. En effet, la sueur des femmes ne serait pas recommandée pour les phases de fermentation du riz. Des brasseuses, à l’instar de Miho, se sont pourtant imposées : sur les 1 200 brasseries de l’archipel, elles sont désormais 40.
"Quand j’ai commencé, nous étions moins de 10 pour 2 000 brasseries, dit-elle. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’être un homme pour devenir toji : le sexe n’a rien à voir là-dedans. Il faut surtout du courage et de l’endurance." Fukucho, qui produit (...)