C’est un voyage tout en lenteur qu’a réalisé notre reporter jusqu’à la capitale de l’Amazonie péruvienne, cité coupée du monde. Ses compagnons de voyage ? Des marins et des cochons. L'expérience ? Inoubliable…
A Yurimaguas, la route s’arrête. Elle se casse le nez sur la jungle qui couvre une grande partie du Loreto, le departamento le plus septentrional du Pérou, aussi vaste que l’Allemagne. Une autre ville se dresse pourtant au-delà de ce cul-de-sac : Iquitos. Une cité fascinante, grouillante de quelque 400 000 habitants, isolée au coeur de l’immense forêt pluviale amazonienne. Il n’y a que deux moyens de la rejoindre : l’avion ou le bateau. Je rêvais de découvrir le fleuve géant, l’Amazone. Je voulais faire sa connaissance intimement, en prenant mon temps. Alors je me suis mis en quête d’un de ces cargos qui constituent la ligne de vie des hameaux isolés le long du fleuve.
De Yurimaguas, 63 000 habitants et une petite église blanche pour seul charme, je n’ai vu que les commerces. Le temps d’acheter une tente bon marché, un matelas pneumatique et de faire provision d’eau, de conserves de thon et de haricots, de fruits frais, et je filais déjà à La Boca, le port de la ville. Sur les (...)