À New York, l'Université Columbia, épicentre d'un mouvement de soutien à la Palestine qui s'est propagé sur plusieurs campus américains, a commencé à sévir contre les étudiants qui refusent de démanteler un campement installé depuis une dizaine de jours.
La mobilisation de jeunes étudiants et activistes contre l’offensive militaire d’Israël sur le Hamas à Gaza a pris une ampleur considérable dans les universités américaines. Parti de la côte ouest en Californie où s’élèvent des voix pour la paix, le mouvement gagne en intensité et s’étend jusqu’à la Nouvelle-Angleterre et le cœur du pays.
Ben Chang, le vice-président chargé de la communication de Columbia, a annoncé la suspension administrative de plusieurs étudiants dans le cadre de cette mobilisation.
Suite à cinq jours de négociations infructueuses, la présidente de l’université, Minouche Shafik, a exhorté environ 200 occupants d’un campement à quitter les lieux. “Nous ne serons pas délogés, sauf par la force”, a clamé Sueda Polat, une dirigeante étudiante, en dénonçant une stratégie d’intimidation.
Ces manifestations ont émut le pays et suscité un débat houleux sur la liberté d’expression et le climat d’insécurité sur les campus. Des accusations d’antisémitisme ont également surgi, ravivant les tensions. Certains étudiants et professeurs reprochent à leur université de faire obstacle à la liberté d’expression, pendant que des personnalités politiques accusent les militants de susciter un sentiment antisémite.
Plusieurs universités ont connu des heurts avec les forces de l’ordre aboutissant à des arrestations. Ce fut le cas notamment à l’université du Texas à Austin où la police a utilisé des lacrymogènes pour disperser les manifestants. A la Virginia Commonwealth University (VCU) de Richmond, “Ceux qui ne l’ont pas fait ont été arrêtés et sont en infraction”, a déclaré l’administration de l’université.