La Politique agricole commune a été révisée grâce à un vote favorable de nombreux députés, dans le but d'apaiser le mécontentement des agriculteurs par l'assouplissement, voire la suppression, de certaines normes environnementales. Cet enjeu soulève-t-il des préoccupations environnementales ?
Le Parlement européen a voté une révision de la Politique agricole commune (PAC), ce mercredi, dans le but d’alléger le mécontentement qui gronde au sein du secteur. Les élections de juin approchant, le vote s’est déroulé sous une procédure d’urgence, avec une ample majorité de 425 votes pour, 130 contre et 33 abstentions.
“C’est une réponse concrète au ras-le-bol des agriculteurs”, a déclaré Anne Sander, eurodéputée. Cette nouvelle PAC autorise plus de flexibilité dans l’atteinte des critères environnementaux. L’emblématique obligation de laisser au moins 4 % des terres arables en jachères ou surfaces non-productives est supprimée. En revanche, l’obligation de rotation des cultures sera remplacée par une simple « diversification ».
Fier d’appartenir au groupe @GreensEFA
Pas une seule voix pour les OGMs et la privatisation du vivant ! pic.twitter.com/6NHHIJcgIV— Benoît BITEAU (@BenoitBiteau) April 24, 2024
Malgré les applaudissements du secteur agricole, la décision n’a pas été reçue avec le même enthousiasme par tous. “Cette initiative sape les stratégies de l’UE en matière de climat, de biodiversité et de protection des sols”, s’est indigné Benoît Biteau, eurodéputé des Verts. Pour les écologistes, ces assouplissements ne sauveront pas les agriculteurs et pourraient même augmenter la vulnérabilité à des conditions météorologiques extrêmes.
Après son approbation formelle par le conseil, la loi sera officiellement publiée et entrera immédiatement en vigueur, laissant place à de nouvelles règles qui transformeront en profondeur le paysage agricole européen.