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Pour ses 100 jours à Matignon, Attal appelle à la "mobilisation générale" contre la violence des jeunes

Pour ses 100 jours à Matignon, Attal appelle à la "mobilisation générale" contre la violence des jeunes
Publié le 18 avr. 2024 à 17:12, mis à jour le 18 avr. 2024 à 17:13

Viry-Châtillon (AFP) - "La République contre-attaque": Gabriel Attal a promis une réponse rapide de son gouvernement, avant l'été, à "l'addiction à la violence" d'une partie de la jeunesse, lors d'un déplacement à Viry-Châtillon (Essonne) à l'occasion de son centième jour à Matignon.

La mise en scène était, comme toujours, soignée: le pupitre attendait le Premier ministre sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Viry-Châtillon, ville de banlieue parisienne récemment marquée par la mort de Shemseddine, 15 ans, passé à tabac près de son collège.

"C'est cela que nous sommes venus lancer aujourd'hui, depuis Viry-Châtillon: la mobilisation générale de la Nation pour renouer avec ses adolescents, juguler la violence", a déclaré M. Attal dans un discours d'une demi-heure, truffé de propositions et d'idées mises au débat pour nourrir une "concertation" de huit semaines avec les forces politiques.

Mercredi, en Conseil des ministres, Emmanuel Macron avait demandé à son gouvernement de lancer cette "concertation" sur "le surgissement de l'ultraviolence", plus de neuf mois après les émeutes urbaines.

Une sortie qui a concentré les critiques."Les Français n'ont que faire d'une énième concertation", a réagi Marine Le Pen."Nous avons besoin d'actes", a jugé le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher.

Une chorégraphie qui interroge également sur la répartition des rôles au sein de l'exécutif, alors que Gabriel Attal est plongé dans sa séquence des cent jours à Matignon --Il sera longuement interviewé jeudi soir sur BFMTV.

Emmanuel Macron "ne le laisse pas exister", glisse un membre du gouvernement.

-"Sursaut d'autorité"-

La "concertation", notamment avec parlementaires et maires, fera l'objet d'un point d'étape dans quatre semaines et d'une conclusion dans deux mois.Soit après les élections européennes du 9 juin.Pour des mesures, notamment celles s'agissant de l'école, ayant vocation à s'appliquer à la rentrée, a expliqué Matignon.

La semaine prochaine, le Premier ministre déjeunera avec des maires de villes frappées par les émeutes de l'été 2023.Lundi, il visitera un internat à Nice.

"Aujourd'hui, c'est la République qui contre attaque"."Il y a besoin d'un sursaut d'autorité.Nous sommes prêts à le donner", a asséné Gabriel Attal, qui était accompagné des ministres Nicole Belloubet (Éducation) et Éric Dupond-Moretti (Justice), de la ministre déléguée Sarah El Haïry (Enfance, Jeunesse, Familles) et de la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache (Ville et Citoyenneté).

"Il y a deux fois plus d'adolescents impliqués pour coups et blessures, quatre fois plus pour trafic de drogue, et sept fois plus dans les vols avec armes que dans la population générale", a-t-il énuméré, en ciblant également "l'entrisme islamiste qui va croissant".

Autorité, éducation...Le plus jeune Premier ministre de la Ve République reprend ses thèmes de prédilection, qui figuraient en bonne place dans sa déclaration de politique générale."Tu casses, tu répares...", avait-il alors lancé.

Parmi les premières mesures pour attaquer "le mal à la racine", le Premier ministre a affirmé: "tous les collégiens seront scolarisés tous les jours de la semaine, entre 8H00 et 18H00" car "la journée, la place est à l'école, à travailler et à apprendre".

-Mention sur diplôme-

Il a insisté sur la responsabilisation des parents, et rappelé qu'une commission rendrait d'ici à la fin du mois des propositions pour réguler la dépendance des jeunes aux écrans, jugés en partie responsables de la "dérive" de certains jeunes.

Gabriel Attal, qui s'est entretenu avant son discours avec les équipes et les bénéficiaires de la MJC de Viry, a également annoncé que les élèves perturbateurs devraient être "sanctionnés" dans l'obtention de leurs diplômes scolaires.

"La condition pour effacer cette mention" serait "la réalisation d'activités d'intérêt général et bien sûr, de se tenir à carreau", a-t-il précisé.

Sur le volet judiciaire, le chef du gouvernement s'est dit prêt à ouvrir le débat sur des "atténuations à l'excuse de minorité" dans les condamnations pénales et sur la possibilité de "mettre en place une comparution immédiate devant le tribunal pour les jeunes à partir de 16 ans, de sorte qu'ils aient à répondre de leurs actes immédiatement comme les majeurs".

Autant de mesures susceptibles de plaire à la droite dans un contexte des plus délicats pour la majorité, à la peine dans les sondages pour les européennes et sous la menace d'une motion de censure à l'Assemblée nationale déclenchée par Les Républicains.

Dans ses pistes, jeudi, M. Attal a d'ailleurs mentionné les travaux de deux députés LR, Annie Genevard et Antoine Vermorel-Marques, ainsi que le récent "rapport sénatorial sur la laïcité à l'école".

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