L'Inserm met en évidence un lien entre la pollution atmosphérique et le développement de troubles cardio-métaboliques, respiratoires et neuropsychologiques chez le fœtus. Comment pouvons-nous alors lutter contre ces effets néfastes de la pollution sur la santé des enfants à naître?
Selon une étude de l’Inserm, l’organe féminin du placenta, archiviste de l’environnement prénatal de l’enfant, peut être perturbé par des composés chimiques. Ceci est lié à des transformations géniques manifestant les expositions environnementales de la mère lors de la grossesse.
Selon l’Inserm, l’étude a été menée sur trois cohortes mères-enfants pour analyser le degré de méthylation de l’ADN placentaire, ce qui révèle les expositions de la mère à trois polluants spécifiques : le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines (PM2,5 et PM10).
“Les résultats indiquent un effet considérable de l’exposition à ces polluants sur la méthylation de l’ADN placentaire sur certains gènes contribuant au développement fœtal”, rapporte l’Inserm.
La modification de la méthylation concerne des gènes qui influencent le déroulement de la grossesse et le développement de l’enfant. En effet, des altérations ont été constatées pour des gènes liés au développement des systèmes nerveux, immunitaire et au métabolisme, pouvant provoquer des maladies chroniques métaboliques.
Une autre découverte de cette étude est la différence d’impact des polluants selon le sexe de l’enfant. Pour les garçons, les modifications de la méthylation étaient “critiques” au cours du premier trimestre, tandis que pour les filles, elles se produisaient durant le dernier trimestre.
Selon Lucile Broséus, auteure principale de cette étude, ces résultats soulignent l’association entre l’exposition aux polluants durant la grossesse et une atteinte du neurodéveloppement. De futures études, ajoute Johanna Lepeule, chef de l’équipe de recherche, évalueront si ces transformations génétiques subsistent après la naissance et comment elles pourraient influencer le développement de l’enfant.