Depuis un an, l'Afrique de l'Ouest voit les prix s'envoler suite à des craintes de pénuries, et cette hausse s'est accélérée cette année. Quelles sont les répercussions de cette situation à court terme?
Par un coup de théâtre absolu, le prix de la tonne de cacao a brisé le plafond des 10 000 dollars mardi dernier à New York. L’effet papillon s’est ressenti de l’autre côté de l’Atlantique à Londres où le cacao a également battu un record, dépassant les 8682 livres sterling la tonne.
Le prix du cacao a pris son envol en 2023, porté par “des craintes de pénuries d’approvisionnement”. En 2024, la situation s’aggrave et les prix s’envolent. Le contrat le plus couramment échangé, pour livraison en mai, atteint en milieu d’après-midi 9931 dollars, soit une hausse de 135% sur une année.
Cette flambée des prix est le reflet du pessimisme grandissant dans le secteur de la production de cacao. Les deux grands producteurs mondiaux de cacao, la Côte d’Ivoire et le Ghana, subissent de plein fouet les cataclysmes du changement climatique, enchaînant fortes pluies, maladies, et sécheresses.
François Griffon, analyste de marché chez Nitidæ, mettait en garde le mois dernier “Contre une production ivoirienne de cacao pour la campagne 2023-2024 qui pourrait s’élever à 1,8 million de tonnes, contre 2,3 millions de tonnes l’année précédente”.
D’après Kathleen Brooks, analyste de marché, l’impact de cette hausse des prix du cacao sur les prix du chocolat est inévitable. Le chocolatier suisse Lindt & Sprüngli, avait déjà annoncé une augmentation de ses prix pour 2024 et 2025, suite à la hausse de 10,1% en 2023. Cette augmentation a déjà eu pour conséquence une baisse de la consommation de chocolat en Suisse, premier pays consommateur mondial.