Label Emmaüs, le magasin en ligne d'articles d'occasion de l'association créée par l'Abbé Pierre, dénonce la "concurrence déloyale" des mastodontes de l'e-commerce, surtout dans le domaine de la librairie.
Face à la “concurrence déloyale” des mastodontes du commerce en ligne, tels qu’Amazon et Shein, Label Emmaüs a exprimé publiquement son inquiétude.
Souffrant des pratiques commerciales préjudiciables de ces entreprises numériques omniprésentes, la “marketplace” solidaire constate une baisse de 20% de ses visites mensuelles durant les premiers mois de 2024.
“Depuis un an ou deux, ça devient vraiment compliqué de survivre”, confie Maud Sarda, directrice de Label Emmaüs. Son association, qui tire une part significative de ses revenus de la revente de livres, fait face à une chute de ses performances à cause de l’inflation et des stratégies agressives des plateformes en ligne.
Pour attirer l’attention sur cette situation, Label Emmaüs a lancé une campagne intitulée “Tous nos livres se valent” sur les réseaux sociaux. De surcroît, l’association appelle à une législation plus restrictive pour freiner la cadence effrénée de la fast-fashion et limiter la livraison gratuite.
Les députés ont déjà adopté une proposition de loi dans ce sens en mars, elle attend désormais l’aval du Sénat.
L’association propose en outre de favoriser la circulation solidaire du livre plutôt que sa destruction. En 2022, 14% des livres produits en France ont fini à la poubelle car cela coûtait moins cher à l’éditeur que de les entreposer. Un système de redistribution de ces invendus à travers les grandes associations est suggéré par Maud Sarda, menant à une redistribution des bénéfices pour couvrir les droits d’auteur.