Après la BBC et Voice of America , le Burkina Faso poursuite en suspendant la diffusion de TV5Monde et de plusieurs sites d'information étrangers pour deux semaines minimum. Cette décision fait suite à leur publication d'un rapport accusant l'armée de violences.
Le Burkina Faso a suspendu l’accès à une panoplie de sources d’information internationales, prenant de court de nombreux citoyens qui dépendent de ces portails pour leurs nouvelles. Dans cette liste s’étend de sites web conséquents comme Le Monde et TV5Monde, suspendus jusqu’à nouvel ordre.
Cette coupure d’accès s’explique par la diffusion d’un rapport détonant de l’ONG Human Rights Watch (HRW). Le dispositif clé pointé par le Conseil supérieur de la communication (CSC) du pays concerne des accusations d’exécutions extrajudiciaires de civils menées par l’armée burkinabée, parmi lesquelles figurent des enfants.
À la Une: le Burkina Faso ferme la porte aux médias étrangers https://t.co/I8DC98cSDz pic.twitter.com/06TBF2fHpA
— RFI Afrique (@RFIAfrique) April 29, 2024
Le CSC s’est défendu en invoquant des “déclarations péremptoires et tendancieuses”, et considère ce rapport comme une “désinformation” portant atteinte à la réputation de l’armée nationale. Le ministre de la Communication burkinabé a soutenu ce point de vue, affirmant que ces accusations étaient “infondées”. Le pays considère cette affaire comme une campagne médiatique orchestrée visant à compromettre la lutte contre le terrorisme.
Ces nouvelles restrictions s’ajoutent à une série de suspensions (temporaires ou définitives) de médias étrangers qui ont eu lieu depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en 2022. Le Burkina Faso est confronté à une instabilité politique continue depuis 2015, avec notamment deux coups d’Etat en 2022 et une violence djihadiste persistante qui a fait environ 20 000 morts et provoqué le déplacement de plus de deux millions de personnes.