Ces dernières semaines, face à la crise du Covid-19 et le manque d’équipements pour les personnels soignants mais aussi des commerçants et personnes au contact du virus, une entraide d’envergure nationale s’est rapidement mise en place : la communauté des makers de France s’est organisée pour fabriquer et distribuer des visières de protection en impression 3D. La Fondation Free a soutenu et aidé plusieurs de ces projets et permis la fabrication de milliers de visières.
“Nous sommes ravis que la Fondation ait pu être présente pour soutenir les collectifs engagés dans cette période de crise”, se réjouit Célia Mousset, chargée de missions au sein de la Fondation Free. Depuis 2006, la Fondation Free contribue à la lutte contre la fracture numérique. Elle agit dans le prolongement de l’entreprise Free en permettant l’accès de chacun à la technologie. “Il était important pour nous de pouvoir aider ces initiatives et de les faire grandir, explique Célia Mousset, non seulement parce que c’était nécessaire, mais aussi parce que nous soutenons les valeurs de ces projets en promouvant l’émergence et le développement de projets collaboratifs open-source”. Sept associations, dont Linux62, Le Maillet de Joigny, l’Espace Numérique Sud Charente, et Entraide Maker France ont ainsi bénéficié de matière première.
Maker : “fabricant” en anglais. Selon Isabelle Berrebi-Hoffmann, sociologue des organisations et auteure du livre “Makers” : “un maker, c’est quelqu’un d’inventif qui fabrique lui-même des objets utiles à sa vie quotidienne, un informaticien qui bricole ses propres drones ou robots, ou encore un artiste qui détourne des objets… Autant de personnes qui adhèrent à la philosophie du faire soi-même et de l’autonomie d’accès aux objets de consommation, sans passer par le mass-market.”
Chez Free, plusieurs collaborateurs et collaboratrices ont ainsi décidé de mettre leurs compétences de maker au service du bien commun. “Il y a eu de nombreuses initiatives solidaires de salariés depuis quelques mois, précise Célia Mousset. La direction et la Fondation ont décidé de les remercier en fournissant du matériel à leur groupe de makers et à d’autres groupes qui en avaient besoin.”
C’est le cas, par exemple, de Jérémie Bastié qui a rejoint le Groupe iliad en 2008. Technicien itinérant sur Marseille, Jérémie s’est pris de passion pour l’impression 3D il y a environ 5 ans. Pour répondre à un besoin resté sans réponse (un adaptateur de mitigeur de cuisine), il a commencé par dessiner son objet en 3D sur un logiciel. Pour l’imprimer, il s’est rapproché de la communauté des makers : “la passion pour la 3D ne m’a plus lâché”. Depuis, l’impression 3D “met à contribution parfois toute la famille, même ma fille de 9 ans qui ne manque pas d’idées d’objets à produire”, raconte le technicien de 36 ans. Pour lui, cette technique permet ainsi d’éviter le gaspillage, la pollution et de repousser l’obsolescence : “Lorsqu’une pièce casse, quand un besoin se fait sentir ou qu’on estime qu’un objet a été mal conçu, un coup d’ordinateur et hop ! on résout le problème par l’impression 3D”, et d’ajouter : “tout cela bien souvent avec un matériau bio-compostable !”.
Jérémie et son groupe 3D SOS MAKER 13 ont pu fournir plus de 20 000 visières pour le département des Bouches-du-Rhône. Grâce au soutien de la Fondation Free, Jérémie s’est équipé d’une nouvelle imprimante et de 83 kilos de matière première. “Cela a permis d’équiper environ 8000 personnes supplémentaires”, détaille-t-il. Les personnels soignants ont été les premiers bénéficiaires de cette initiative. Un message de remerciement a été partagé plus de 160 000 fois sur Facebook. “Je voudrais que ce post fasse le tour du monde – Jérémie Bastié 3D SOS MAKERS – 13 je voudrais que le monde connaisse ta générosité ton implication ta disponibilité … merci, je t’ai contacté dimanche soir et lundi tu me livrais mes visières… mes collègues se joignent à moi pour te remercier”, écrit la soignante dans son message posté sur Facebook le 2 avril 2020.
Et Jérémie ne compte d’ailleurs pas en rester là. Une nouvelle invention fait déjà son bout de chemin : “J’ai inventé une visière de menton pour que les serveurs, par exemple, souvent pressés, puissent respirer (difficile avec le masque), tout en évitant les postillons sur les aliments qu’ils servent”. Une invention qui devrait faire parler d’elle à l’heure du déconfinement et de la réouverture des cafés et restaurants.
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