Elisabeth Borne plaide pour le droit à la déconnexion numérique des élèves le soir, même pour Pronote

Face aux débats sur la charge numérique des élèves, la Première ministre Elisabeth Borne plaide pour un accès restreint à Pronote en soirée, invoquant la nécessité de protéger le temps de repos et l’équilibre de vie des jeunes.
Tl;dr
- Droit à la déconnexion numérique pour élèves le soir.
- Recommandation de coupure des notifications après 19h.
- Généralisation prévue de l’interdiction du portable au collège.
Une volonté politique affirmée pour limiter l’omniprésence numérique
Ce mardi 13 mai 2025, dans l’enceinte d’un établissement scolaire à Bondy, la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, a rappelé sa détermination à instaurer un véritable « droit à la déconnexion » pour les élèves.
Aux côtés de son homologue chargée du Numérique, Clara Chappaz, elle a insisté sur l’importance d’accorder aux jeunes des plages horaires sans sollicitations numériques, évoquant notamment une coupure en soirée sur des outils comme Pronote.
Les recommandations qui s’imposent au débat public
Si cette annonce s’inscrit dans une actualité chargée – le défi « dix jours sans écran » bat son plein dans plusieurs écoles et collectivités – elle fait surtout écho à un rapport clé remis en avril 2024 au président Emmanuel Macron.
Dans ce document, la Commission écrans préconisait explicitement de fixer un cadre strict à l’usage de logiciels tels que Pronote et les ENT (Espaces numériques de travail). Sa recommandation phare ? Organiser une véritable pause numérique entre 19h et 7h30 le lendemain, afin d’éviter que les notifications n’envahissent la sphère privée des élèves le soir venu.
L’articulation complexe avec les territoires et les familles
Le contexte n’est pas simple : la gestion des équipements numériques scolaires dépend principalement des collectivités territoriales – communes, départements ou régions, selon le niveau d’enseignement. Ces institutions sont responsables non seulement du matériel mais aussi du déploiement des ENT, ces plateformes centralisant échanges, notes et informations pédagogiques entre enseignants, parents et élèves.
Un outil précieux certes, mais qui expose aussi à une forme de sollicitation continue, parfois en contradiction flagrante avec l’objectif affiché : inviter les plus jeunes à modérer leur usage des écrans.
Nouvelles mesures contre l’hyperconnexion des collégiens
D’ailleurs, lors de cette même visite à Bondy, Elisabeth Borne a réitéré son souhait de généraliser l’interdiction du téléphone portable au collège dès la prochaine rentrée. Une mesure qui viendrait compléter son offensive actuelle contre l’hyperconnexion. Parmi les pistes étudiées par le ministère figurent notamment :
- L’instauration de tranches horaires sans notifications ni mises à jour numériques ;
- L’accompagnement pédagogique des familles pour sensibiliser aux risques liés aux usages excessifs.
Autant de signaux envoyés pour tenter de rééquilibrer la place du numérique dans la vie quotidienne des élèves. Si les intentions affichées sont claires, reste désormais à voir comment ces orientations se traduiront concrètement sur le terrain.